Avec plus de 120 000 patients atteints en France, la sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune complexe qui touche principalement les jeunes adultes. Elle se manifeste souvent par des symptômes variés, allant de troubles moteurs à des problèmes d’équilibre, en passant par des troubles visuels et urinaires. La vie quotidienne devient alors un réel défi pour les patients atteints de sclérose en plaques, affectant leur qualité de vie et leur autonomie.
Si la génétique joue un rôle significatif dans la prédisposition à cette maladie, des facteurs environnementaux et comportementaux entrent également en jeu. Parmi ceux-ci, l’alimentation est un facteur clé qui peut influencer le développement et l’évolution de la maladie. De plus en plus de recherches ciblent le domaine de la nutrition santé pour tenter de réduire les symptômes, mais aussi améliorer le bien-être général des personnes atteintes de sclérose en plaques.
Quelle alimentation adopter pour prévenir et améliorer les symptômes de la sclérose en plaques ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir ensemble !
C’est quoi la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques, ou SEP, est une maladie auto-immune. Qu’est ce que cela veut dire ? Une maladie auto-immune se caractérise par un système immunitaire qui s’attaque à des cellules saines de l’organisme. Dans le cas du SEP, le système immunitaire prend pour cible les cellules du système nerveux, en particulier la gaine de protection des neurones, appelée gaine de myéline.
En fait, la gaine de myéline joue un rôle essentiel en permettant la transmission des informations nerveuses entre le cerveau et le reste du corps. Des lésions causées par cette attaque peuvent entraîner pas mal de problèmes qui ne sont pas anodins. En conséquence, les personnes atteintes de la sclérose en plaques peuvent perdre le contrôle de certaines fonctions corporelles essentielles.
Actuellement en France, la sclérose en plaques touche plus de 120 000 personnes, principalement des jeunes adultes âgés de 25 à 35 ans, avec environ 3 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année.
Les causes de cette maladie sont multiples et une part importante est attribuée à la génétique. Pourtant, le mode de vie ou l’environnement (tabac, habitudes alimentaires, obésité et exposition au soleil) sont tout aussi déterminants.
L’allié numéro 1 contre la sclérose en plaques : la vitamine D
L’un des axes principaux d’une alimentation anti-sclérose en plaques est la vitamine D. En effet, la carence en vitamine D est de plus en plus étudiée comme un facteur de risque dans le développement de la sclérose en plaques. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est qu’un manque d’exposition au soleil associé à une alimentation pauvre en vitamine D pourraient être des éléments déclencheurs de cette maladie.
Finalement, le médecin nous bassine avec la vitamine D, mais ce n’est pas pour rien !
La vitamine D joue un rôle très important dans la sclérose en plaques en limitant la production de certains agents immunitaires responsables de l’inflammation. En d’autres termes, en réduisant la présence de ces agents, la vitamine D pourrait calmer un peu le système immunitaire et freiner l’évolution de la maladie.
C’est d’ailleurs ce qu’avait compris le Dr Coimbra, qui a développé un protocole en 2002 basé sur l’utilisation de doses très élevées de vitamine D pour prévenir et stopper l’évolution de maladies auto-immunes telles que la sclérose en plaques. Qui dit doses élevées, dit des doses allant jusqu’à 200 fois les recommandations habituelles ! Et la forme de vitamine D utilisée dans ce protocole est la vitamine D3, d’origine animale, qui est mieux utilisée par l’organisme. Bien sûr, il est important de souligner que de telles doses doivent impérativement être prescrites par un professionnel de santé.
Toutefois, il est tout à fait possible d’améliorer son taux de vitamine D sanguin naturellement, et à plut petite échelle. Par exemple, une exposition au soleil de 20 à 30 minutes par jour, en veillant à exposer ses bras et ses gambettes, ou encore en intégrant des sources alimentaires riches en vitamine D à son assiette, telles que l’huile de foie de morue, les poissons gras et les œufs.
Pas étonnant de retrouver les œufs dans une alimentation anti sclérose en plaques, puisqu’ils font partie de la famille des superaliments ! Pour en savoir plus, c’est par ici que ça se passe !
Lutter contre la sclérose en plaques en évitant l’hypercalcémie
Si la vitamine D fait partie des axes de prévention et de traitement contre la sclérose en plaques, les hautes doses proposées dans le protocole Coimbra ne sont pas sans risque pour la santé. En effet, la vitamine D facilite l’absorption du calcium par les intestins. Bonne nouvelle pour la santé osseuse, n’est ce pas ? En fait, pas vraiment ! Trop de calcium, tue le calcium !
Dans un premier temps, une concentration trop élevée de calcium dans le sang est problématique, car elle est impliquée dans la formation de plaques dans les artères. Pour schématiser un petit peu cette information, il suffit de prendre l’exemple d’une canalisation de salle de bain. C’est bien connu, une eau trop calcaire entraîne des dépôts dans les canalisations et finissent par l’obstruer. Si ce phénomène se produit dans les artères, les plaques peuvent nuire à la circulation sanguine, privant les cellules, y compris celles du cerveau, des nutriments et de l’oxygène nécessaires. Pas top !
De plus, le calcium est impliqué dans la transmission du message nerveux. Un excès de calcium peut entraîner une surexcitation des neurones, causant des dommages aux cellules nerveuses et amplifiant les effets négatifs de la sclérose en plaques. Le but c’est d’atténuer les symptômes, pas de les amplifier !
Pas de panique, il est possible de prévenir l’hypercalcémie. Et pour cela, rien de mieux que du magnésium et de la vitamine K2. En effet, le magnésium aide à empêcher l’accumulation de calcium dans les neurones, préservant ainsi l’intégrité de ces cellules. Quant à la vitamine K2, elle favorise la fixation du calcium sur les os et les dents, empêchant son accumulation excessive dans le sang ou dans les reins.
Dans quels aliments peut-on retrouver du magnésium et de la vitamine K2 ? Les rois du magnésium, ce sont le chocolat noir (au moins 70 %), les fruits à coque et les légumineuses, tandis que les aliments fermentés, les abats, les œufs et les viandes sont de bonnes sources de vitamine K2.
L’inflammation, un facteur aggravant de la sclérose en plaques
L’inflammation est un facteur aggravant des lésions sur la gaine de myéline. Par conséquent, il est essentiel de faire le nécessaire pour réduire cette inflammation et ralentir l’apparition de nouvelles lésions.
Pas besoin de se gaver d’anti-inflammatoires ! Il existe de puissants anti-inflammatoires naturels, bien meilleurs pour la santé.
Parmi eux, l’eau. c’est assez logique, pourtant rares sont ceux qui y pensent. Quoi de mieux pour éteindre un incendie que de l’eau ? De l’eau nature ou aromatisée avec des ingrédients naturels comme du jus de citron ou des herbes aromatiques sera la meilleure des alliée contre l’inflammation. Pas besoin de se noyer pour bénéficier de ses bienfaits ! Il suffit de boire 1.5L à 2L par jour et répartis sur la journée.
Par ailleurs, d’autres anti-inflammatoires très connus sont à privilégier : les oméga-3. Mais ces oméga-3 ont plus d’un tour dans leur sac ! En plus d’atténuer l’inflammation, ils font partie intégrante des cellules, y compris celles du cerveau. Ils favorisent ainsi la communication entre les cellules, un atout particulièrement crucial lorsque les cellules lésées souffrent de difficultés de communication. Parmi les aliments riches en oméga-3 : les poissons gras, les fruits à coque et les huiles végétales comme celles de lin, de chanvre, de colza et de cameline.
Enfin, les antioxydants sont d’autres grands maîtres de l’inflammation. En effet, le stress oxydatif est un facteur qui stimule l’inflammation. En neutralisant les effets du stress oxydatif, les antioxydants font d’une pierre, deux coups ! D’ailleurs, certains antioxydants, comme les pigments présents dans les végétaux, gagnent du temps et exercent un effet direct sur l’inflammation. Sans surprise, les antioxydants se retrouvent principalement dans les fruits, les légumes, les poissons à chair colorée et les épices. N’hésitez pas à varier les couleurs dans vos assiettes ! Et comme les antioxydants sont passionnant, on en parle en long, en large et en travers juste ici !
Stabiliser la glycémie pour protéger les neurones
Enfin, dernier axe de l’alimentation anti-sclérose en plaques, stabiliser la glycémie. En effet, le lien entre la quantité de sucre dans le sang et la santé des neurones est indéniable. Ce n’est pas un scoop, une élévation du taux de sucre sanguin entraîne une libération accrue d’insuline. En revanche, ce qui est moins connu, c’est qu’une grande quantité d’insuline, favorise l’inflammation dans le corps. Oui, encore elle !
Pour réduire le taux de sucre dans le sang, il est essentiel de diminuer la consommation de produits industriels riches en sucres de mauvaise qualité. Et les produits industriels riches en sucres ne concernent pas uniquement les sucreries, puisque les chips et charcuteries sont bourrées de sucres cachés ! Ces sucres sont tellement raffinés, qu’ils arrivent en très grande quantité et très rapidement dans le sang, causant un pic de glycémie, puis d’insuline. Et ce n’est pas du tout souhaitable dans le cadre d’une sclérose en plaques !
Parallèlement, les fruits ne sont pas à craindre. En fait, les fruits sont riches en fibres, en antioxydants, en vitamines et en minéraux. Le sucre arrive alors plus progressivement dans le sang, évitant les gros pics de glycémie. Mais ce n’est pas tout ! Le cerveau a également besoin de glucose pour bien fonctionner. Il n’est donc pas nécessaire de supprimer totalement le sucre de l’alimentation.
D’ailleurs, vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait dans votre corps si vous ne consommiez aucun sucre industriel pendant 14 jours ?
Conclusion
Les recherches actuelles s’attachent à explorer deux types de régimes alimentaires susceptibles de soulager les symptômes des personnes atteintes de sclérose en plaques. Le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, poissons, huile d’olive, avec une consommation modérée de produits laitiers et peu de viande rouge, a déjà montré des résultats prometteurs. Il est d’ailleurs très apprécié et étudié pour soulager d’autres maladies, ainsi que pour optimiser la perte de poids. Parallèlement, le régime cétogène, bien qu’il soit encore à l’étude, soulève des interrogations quant à ses effets bénéfiques pour la sclérose en plaques, notamment en raison de la perte de poids qu’il engendre et de ses possibles carences.
En d’autres termes, l’alimentation joue un rôle fondamental dans la gestion et la prévention de la sclérose en plaques. Mais pas que ! L’alimentation est en réalité un pilier de notre santé. En adoptant une alimentation saine, variée et équilibrée, il est possible de prendre soin de sa santé et de son bien-être. Et contrairement aux idées reçues, bien manger ne relève pas du miracle ou d’un travail acharné.
Et si vous souhaitez apprendre à rééquilibrer votre assiette simplement, cet article est fait pour vous !
Sources
Santé.gouv, La slérose en plaques. https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-neurodegeneratives/article/la-sclerose-en-plaques
Stoiloudis, P., Kesidou, E., Bakirtzis, C., Sintila, S. A., Konstantinidou, N., Boziki, M., & Grigoriadis, N. (2022). The Role of Diet and Interventions on Multiple Sclerosis: A Review. Nutrients, 14(6), 1150. https://doi.org/10.3390/nu14061150
Lemke, D., Klement, R. J., Schweiger, F., Schweiger, B., & Spitz, J. (2021). Vitamin D Resistance as a Possible Cause of Autoimmune Diseases: A Hypothesis Confirmed by a Therapeutic High-Dose Vitamin D Protocol. Frontiers in immunology, 12, 655739. https://doi.org/10.3389/fimmu.2021.655739